Mon blog traite des relations entre les réseaux sociaux et les adolescents, des dérives recensées et observées par des spécialistes. Il s’insère dans une démarche d’éducation aux médias qui vise à apprendre aux jeunes à être spectateurs actifs, explorateurs autonomes et acteurs de la communication médiatique. Nous sommes habitués à consommer les médias, mais que découvre-t-on dès lors d'une observation plus spécifique de cette « consommation » à ces réseaux sociaux ?

 

Je me suis interrogé sur les différents moyens d’accompagner et éduquer les adolescents placés en institution à l’utilisation de ces médias.

 

PUBLIC CIBLE 

 

Nous sommes au sein d’un Centre d’Observation et d’Orientation pour jeunes filles (à Uccle).

 

Dans cette institution, une équipe éducative composée d’une douzaine éducateurs, une chef éducatrice, trois assistants sociaux et psychologues (qui se répartissent les rôles en fonction des différentes situations), et une directrice. Cette structure accompagne les jeunes filles âgées de 12 à 18 ans placées par le juge ou le service d’aide à la jeunesse. Cette structure est leur lieu de vie pour une période de trois mois minimum à six mois maximum.

 

Lors de ce stage, certains éléments m’ont interpellé, notamment la question de l’utilisation des réseaux sociaux comme Facebook ou twitter (les plus connus).

L’institution met à leur disposition des ordinateurs, utilisable pendant des plages horaires en soirée ou en weekend. Bien qu’elles aient accès à internet librement, il n’y a pas de la part des éducateurs un suivi régulier de ce qu’elles peuvent faire sur internet.

 

Plusieurs questionnements se posent alors des réunions d’éducateurs. En effet, nous ne savons pas exactement ce que peuvent mettre les jeunes sur ces réseaux sociaux, quelles sont leurs partages (photos, vidéos,…), quelles sont les relations avec leurs amis « virtuels » ?

 

DÉFINITIONS : ÉDUCATEUR SPÉCIALISÉ ET D'ÉDUCATION AUX MÉDIAS :

Selon moi le métier d'éducateur spécialisé est large. C'est un accompagnateur du quotidien. Il aide, il soutient, il encourage différentes personnes. Le public avec lequel il est amené à travailler est multiple, toute personne étant en difficulté sociale. Ces personnes peuvent être des personnes âgées, des personnes sans-abri, des personnes porteuses de handicapes (physiques et/ou mentaux), des personnes réfugiées politiques, des jeunes atteints de divers troubles (de la personnalité, de l'attention, du comportement, d'hyperkinésie etc.), des jeunes en marge de la société (dépendant à divers psychotropes, alcool, délinquants etc.) des femmes battues, des personnes isolées.

L'éducateur spécialisé est un garant du bien-être de la personne avec laquelle il travaille. Cela signifie qu'il prend en compte le passé, le vécu, la culture, les origines sociales, politiques et religieuses des personnes rencontrées tout en étant attentif aux différents besoins et capacités cognitifs, physiques, affectifs et psychologiques.

Ce blog peut donc permettre de prendre en compte les personnes âgées et tenter d'aider les éducateurs qui travaillent avec ce public. Renforcer la socialisation de ces personnes ainsi que maintenir les capacités cognitives des personnes âgées sont important dans le cadre de la pratique professionnelle.

 

Selon moi, l’éducation aux médias sert à apprendre à analyser différents médias, leurs contenus, leurs messages. Eduquer aux médias c’est étudier la construction de médias, comment ils sont développés et comment ils sont diffusés.

 

LEURS BESOINS

 

Ces jeunes filles ont particulièrement besoin de repères, d’informations et d’un accompagnement quotidien adapté. Outre les phénomènes « classiques » liés à l’adolescence (difficulté à s’identifier en tant qu’individu, transformation corporelles liées à la puberté etc.),  ces jeunes ont été victimes de maltraitances. Elles ont vu leurs liens familiaux se rompre, elles sont en détresse affective et sont inscrites dans un processus de vie institutionnelle. Favoriser la communication et le tissage de liens sociaux représente un enjeu pour le « devenir » des jeunes filles et des axes de travail pour l’éducateur.

Les réseaux sociaux, de mon point de vue, constitue un outil de communication répandu et permet d’entretenir des liens à distance au même titre que les mails, le téléphone ou les SMS. Il est cependant parfois mal utilisé par les adolescents qui peuvent, sans s’en apercevoir devenir victime ou bourreau pour l’un ou l’autre de leur semblables. Plutôt que d’interdire Facebook, ne pouvons-nous pas mettre en place un accompagnement éducatif pour aider les adolescentes à utiliser les réseaux sociaux modérément et avec prudence ? Ces jeunes filles ont donc besoin d’éducation aux médias.

Selon l’article de Jacques Piette : « Faire de l’éducation « aux » médias, c’est donc travailler sur les productions médiatiques elles-mêmes, sur leurs origines, la manière dont elles sont construites, diffusées et consommées. C’est s’interroger sur les modalités de réception des messages des différents médias et c’est chercher à comprendre la nature de leurs impacts et de leurs effets en identifiant et en se prononçant sur les idées, les valeurs et les points de vues qu’ils véhiculent. Convier l’élève à une démarche d’éducation « aux » médias, c’est l’amener à s’interroger sur la nature des relations que nous établissons avec les médias, tant au niveau individuel que collectif. »

 

Qu’est-ce que sont les réseaux sociaux ? 

 

Les « réseaux sociaux » sont des applications d’Internet qui se proposent de permettre à des groupes d’amis, de collègues, de personnes liées par un hobby… d’être reliés entre eux, par exemple grâce à une messagerie.  »

 

Où se trouve le danger ? 

 

Les spécialistes de la question s’accordent à dire qu’il existe, chez les jeunes, des dérives dans l’utilisation des réseaux sociaux.

 

Dans un article intitulé : Quand Facebook déprime les ados,rédigé le 07 mai 2012 par Cécilia Gabizon, reporter au journal Le Figaro, on peut lire que l’utilisation intensive de Facebook accélérerait une potentielle spirale dépressive chez les adolescents et préadolescents. Dans cet article l’auteur nous fait part de plusieurs études concernant « la dépression Facebook »dont une de l’American Academy of Pédiatrics qui appuient cette théorie. Je fais notamment référence à ces différentes études dans mes articles précédents postés sur ce blog.

 

Comment peut-on éviter ces dérives ? 

 

Les professionnels de l’éducation pensent que ces dangers peuvent être évités à condition d’informer les jeunes sur les méfaits des réseaux sociaux et de les orienter vers un usage pédagogique de ces derniers. Ils souhaitent incorporer Facebook à leurs pratiques professionnelles, en le transformant en outil éducatif à part entière.

 

ANALYSE D’UN DOCUMENT MÉDIATIQUE 

 

J’ai choisi cette vidéo issue du site Youtube car c’est une jeune qui me l’a montré lors de l’un de mes services un soir. C’est un spot préventif sur l’utilisation et les relations que l’on peut avoir avec des personnes soit disant « ami » sur le réseau social facebook. A la base, on peut faire l’expérience via un site s’appelant  « Take this lollipop ». Je vais analyser cette vidéo en me référant aux six approches médiatiques. Voici le lien du site en question : www.takethislollipop.com/

 

Le langage :  

Il s’agit d’un court métrage interactif mettant en action le spectateur. Ce spectateur devra interagir avec la vidéo. Cette vidéo est issu d’un montage d’un film à suspense, avec ces différentes scènes de peur, de suspens. L’intrigue est présente tout au long de la vidéo et l’auteur garde le suspens pour attirer l’oeil du consommateur. Des bruits de fonds comme le tapement des doigts sur le clavier de l’homme, les gouttes d’eau faisant référence à une cave obscure, font que cette vidéo ait un côté « terrorisant ». Le nom de cette campagne fait aussi beaucoup réfléchir. En effet « Take This Lollipop », traduction littérale en français, « prends cette sucette », met l’accent sur la perversité de ces réseaux sociaux. Ici il montre un serial killer en action si on peut le dire ainsi.

 

Technologies 

 

Lorsque l’on regarde cette vidéo attentivement, on remarque rapidement une absence totale des dispositifs de communication modernes. Le côté ancien est gardé, l’ordinateur qu’utilise l’acteur n’est pas tout récent. Le spot effectue une série de métaphores  qui viennent minimiser la présence des nouvelles technologies mais sont tout autant de références aux médias au sens premier du terme. Mais la référence au site de réseau social Facebook y est bien présente. La page de ce site est tout à fait utilisée lors de cette vidéo.

 

Représentations 

Le principe de cette campagne : sensibiliser les utilisateurs de ce réseau social Facebook à faire attention à qui elle s’adresse. En effet, on ne peut savoir exactement à qui on s’adresse lorsque l’on est derrière son écran d’ordinateur. Bon nombre d’usurpation d’identité sont courante actuellement sur les réseaux sociaux, copie de nos photos, de nos propres identités (date de naissance, lieu de vie,…). Cette campagne met en garde sur cette utilisation des réseaux sociaux en mettant l’accent sur la perversité de certains utilisateurs, ici représenté par un serial killer.

 

Typologies 

Il s’agit d’un message narratif pour faire, comme on l’appelle dans le jargon internet, le « buzz ». L’auteur fait la promotion des méfaits de Facebook tout en se faisant découvrir. Il démontre via un court métrage les dangers des réseaux sociaux.

 

Publics 

Ce court métrage et animation interactive vise le milliard d’utilisateur Facebook mais aussi « les autres », ceux qui n’ont pas de page Facebook. La simplicité de la réalisation , des images choisies, de la métaphore et du message permet de viser le plus grand nombre. A travers ce message, l’auteur de cette vidéo se place en bienfaiteur de l’humanité, arborant les méfaits et montrant les dangers du réseau social. Facebook est un outil voué à la communication au même titre que le plus simple des objet comme une sonnette, un pont,…

 

Producteurs 

C’est Jason ZADA qui a écrit et réalisé ce court métrage interactif.

INTERVENTION ÉDUCATIVE 

 

Mettre en place une intervention éducative pour sensibiliser les jeunes à une bonne utilisation des réseaux sociaux me semble important. Pour cela, un débat informatif serait approprié. Ce débat sera couplé à un bilan mensuel et si le besoin se fait sentir une nouvelle réunion d’information. Pour des jeunes avec qui je travaille actuellement, elles sont ouvertes à tout débat et le partage est essentiel et important. Elles ont ce besoin constant de pouvoir s’exprimer.

 

Contexte 

 

Nous sommes dans un Centre d’Orientation et d’Observation dans lequel les jeunes filles vivent quotidiennement pour une durée de six mois maximum (et pour trois mois minimum. L’accès aux réseaux sociaux leur est permis tous les soirs de 20h à 21h30.  Je voudrai cependant leur permettre de s’informer sur l’usage de ce site internet afin qu’elles puissent l’utiliser en toute sécurité. Il s’agit d’évoquer le principe des réseaux sociaux mais aussi les atouts et les dangers qu’ils comportent.

Chaque mercredi soir en période scolaire, elles ont une activité obligatoire organisée par l’éducateur de service. Un mercredi lorsque je serai à l’horaire je ferai donc mon débat sur l’utilisation des réseaux sociaux.

 

Objectifs généraux 

§  S’informer sur la nature, les fonctionnalités, les avantages et les dangers des réseaux sociaux au travers d’un débat.

§  Favoriser la réflexion, l’écoute et l’échange d’idées.

Objectifs spécifiques 

A la fin de l’intervention, la jeune sera capable de:

– Expliquer ce que sont les réseaux sociaux et à quoi ils servent.

– Énoncer quelques risques et comportements à éviter lorsqu’on utilise les réseaux sociaux.

– Mobiliser des connaissances et les exprimer en groupe.

Déroulement 

Le déroulement de l’intervention est simple. C’est un échange, un débat entre les différents acteurs. D’une part les jeunes et d’autre part les éducateurs. On laissera tout d’abord la parole aux jeunes, elles devront s’exprimer sur leur savoir, leur connaissance sur le sujet. L’éducateur ne sera présent que pour intervenir en cas de fausse idée, il apportera des éléments issus de diverses études et partagera son savoir. Bien sûr il faut qu’il soit préalablement bien renseigné sur le sujet. Ce débat permettra à la jeune de faire face à la pertinence de son savoir et de ses idées par rapport au sujet.

QUELLES CONCLUSIONS ? 

Il est important de rendre les jeunes responsables face à l’utilisation des réseaux sociaux et de les accompagner à travers celle-ci. Certains restent totalement réfractaires à cette idée et aux réseaux sociaux en eux même, mais face à l’ampleur de ce phénomène, nous ne devons pas nous contenter de le diaboliser mais plutôt essayer de se l’approprier à des fins bénéfiques.

 

BIBLIOGRAPHIE / SITOGRAPHIE du Blog

 

• J. PIETTE, L’éducation aux médias. Disponible sur : http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/piette.pdf (Consulté le 15.04.2015)

 

• Fédération Wallonie-Bruxelles, Réseaux sociaux. Disponible sur http://www.enseignement.be/index.php?page=26409 (Consulté le 20.03.2015)

 

• C. GABIZON, Quand Facebook déprime les ados, Le Figaro, 9 mai 2012.

 

• Vidéo Youtube, mis en ligne par Denis Jenders. Disponible sur : http://www.youtube.com/watch?v=4obWARnZeAs (Consulté le 10.03.2015)

 

• J. ZADA, Take this Lollipop. Disponible sur : http://www.takethislollipop.com/ (Consulté le 07.04.2015)

 

• Article « Le beau côté de la médaille », tiré du blog de « C’est malade ». Disponible sur http://blogsgrms.com/cestmalade/category/articles-informatifs/effets-des-medias-jeunes/ (Consulté le 14.04.2015)

 

• Article « L’envers de la médaille », tiré du blog de « C’est malade ». Disponible sur http://blogsgrms.com/cestmalade/category/articles-informatifs/effets-des-medias-jeunes/ (Consulté le 14.04.2013)

 

• Article « L’utilisation des médias sociaux les adolecents… », tiré du blog de « C’est malade ». Disponible sur http://blogsgrms.com/cestmalade/category/articles-informatifs/effets-des-medias-jeunes/ (Consulté le 14.04.2013)

 

 

 

 

Selon moi le métier d'éducateur spécialisé est large. C'est un accompagnateur du quotidien. Il aide, il soutient, il encourage différentes personnes. Le public avec lequel il est amené à travailler est multiple, toute personne étant en difficulté sociale. Ces personnes peuvent être des personnes âgées, des personnes sans-abri, des personnes porteuses de handicapes (physiques et/ou mentaux), des personnes réfugiées politiques, des jeunes atteints de divers troubles (de la personnalité, de l'attention, du comportement, d'hyperkinésie etc.), des jeunes en marge de la société (dépendant à divers psychotropes, alcool, délinquants etc.) des femmes battues, des personnes isolées.

L'éducateur spécialisé est un garant du bien-être de la personne avec laquelle il travaille. Cela signifie qu'il prend en compte le passé, le vécu, la culture, les origines sociales, politiques et religieuses des personnes rencontrées tout en étant attentif aux différents besoins et capacités cognitifs, physiques, affectifs et psychologiques.

 

Ce blog peut donc permettre de prendre en compte les besoins et les envies d’adolescentes. De tenter de prévenir des dérives des différents réseaux sociaux.